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 Comme une amertume dans l'air. (Lukas)

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MessageSujet: Comme une amertume dans l'air. (Lukas)   Comme une amertume dans l'air. (Lukas) EmptyVen 17 Juil - 20:19

Centre commercial d'Aarhus – soldes nocturnes : magasins ouverts jusqu'à une heure du matin pour l'occasion

Comme une amertume dans l'air




Un panel de couleurs explosa sous les yeux de Lincoln tandis qu'il observait méticuleusement les vêtements qui s'offraient à lui. Ses doigts glissaient de tissu à tissu, palpant doucement les matières pour écarter les habits qui ne lui convenaient pas. Ils s'arrêtèrent sur la douceur d'un velours qu'ils caressèrent quelques instants avant de s'envoler à nouveau vers une pure laine, puis vers du coton plus basique. Plus que les yeux, c'étaient les doigts de Lincoln qui lui disaient si un habit lui plairait ou non. Il ne s'intéressait pas à des choses aussi futiles que la couleur, et la forme ne pouvait être vérifiée qu'avec un essayage minutieux dans les cabines situées au fond du magasin. Mais rien n'était comparable à la matière d'un vêtement, que Lincoln testait toujours avant de les poser sur son bras parmi ses autres élus du moment. Lincoln aimait les matières douces et naturelles, celles qui n'agressaient pas la peau et qui n'avaient pas pollué le Bangladesh pour être créées. Lincoln était un consommateur responsable par bien des aspects.
Son bras ployant sous le poids de trois pulls, deux pantalons et quatre chemises, Lincoln estima qu'il était temps de se rendre aux cabines d'essayage. Les pantalons étaient neutres, pour pouvoir s'accorder à l'explosion de couleurs qui se trouvait désormais répartie dans la cabine. Le jeune homme profitait des soldes d'été pour renouveler sa garde-robe d'hiver, car les prix y étaient toujours plus intéressants que la nouvelle collection. Être en retard d'un an ne lui avait jamais posé problème, et personne n'avait jamais rien trouvé à redire de la façon dont il s'habillait.
Lincoln prit son temps afin d'être bien certain de ne pas se tromper, car il savait qu'il ne reviendrait pas dans le magasin. Les deux pantalons ne lui convenaient pas, il les reposa donc, mais il fut satisfait de deux pulls et d'une chemise qui lui allaient parfaitement. Lincoln pouvait s'admirer dans la glace, scrutant la façon dont le tissu s'adaptait aux lignes de son corps sans s'y coller. Le vendeur lui assura par ailleurs qu'il aurait très belle allure avec, ce qui acheva de convaincre Lincoln de les acheter.

La machine engloutit sa carte de crédit, tandis qu'il composait son code à l'abri des regards. Lincoln tapota avec précision sur les touches pour ne pas se tromper, puis il récupéra sa carte avant même le sachet. Il ne chercha pas la facture, qui devait se trouver dans le sachet, mais il prit la peine de saluer le vendeur avant de sortir du magasin. Les filles aimaient faire du shopping à plusieurs, mais lui préférait être seul : il n'avait pas à attendre les autres.

Génial, j'ai terminé mes emplettes, je vais me prendre un café et ensuite...

La pensée mourut dans l'esprit de Lincoln alors que ses yeux s'accrochaient à une silhouette familière. Son cerveau refusa un instant de reconnaître cette personne de deux ans plus jeune que lui qui avançait vers son côté : comment aurait-il pu le rencontrer dans un lieu public ? Aux dernières nouvelles, Lukas était interné suite au meurtre de sa cousine, un meurtre qui avait plongé Lincoln dans le doute concernant celui qu'il avait toujours considéré comme son ami. Lincoln n'avait jamais cru à cette histoire et s'était persuadé que Lukas était innocent. Le voir réapparaître après une si longue absence l'intriguait autant que cela lui faisait plaisir. Lukas est un bon gars, c'est pas possible qu'il ait fait ça. Il doit y avoir une raison pour expliquer ce qui s'est passé.
Lincoln lança un grand « heeeeeeey ! » qui résonna dans le centre commercial. Plusieurs personnes se retournèrent vers lui, intriguées par son apostrophe, mais Lincoln avança droit vers Lukas sans leur prêter attention. Le meurtre ? Il n'y pensait plus du tout. Il se comportait simplement comme si Lukas était un vieux pote qu'il n'avait pas eu l'occasion de voir depuis longtemps.
Lincoln lui donna une tape dans le dos pour exprimer sa joie de le revoir. Il nota bien que Lukas ne dégageait plus exactement la même aura qu'auparavant, et qu'il se sentait un peu moins à l'aise qu'auparavant, mais il n'avait pas revu Lukas depuis longtemps : ce sentiment d'étrangeté était on ne peut plus normal. La part berserker de Lincoln s'anima légèrement à cause de cette tension dans l'air sans que le principal intéressé s'en rendît compte.

« Yo, Luke ! Alors toi aussi, tu fais les soldes nocturnes ? » demanda avec naturel Lincoln.

Pourquoi se serait-il méfié de voir Lukas la nuit ? Aarhus avait toujours ouvert exceptionnellement tard, même si Lincoln ignorait quelle en était la véritable raison, et les personnes travaillant tard dans la journée en profitait tout autant que les vampyrs. Lincoln lui-même privilégiant les courses nocturnes, pour la simple raison que la journée, les magasins étaient bien trop bondés à son goût, il avait encore moins de raison de se méfier. Cela faisait simplement partie de la culture d'Aarhus.
Lincoln se recula alors pour observer Lukas. Ses souvenirs s'estompèrent rapidement tandis que le berserker imprimait les nouveaux traits de son ami dans sa mémoire. Il y avait bien quelques différences, mais quand on avait été interné, ce devait être bien normal. Gêné par la question qu'il avait envie de poser, et qui lui semblait bien bête puisque Lukas se trouvait en chair et en os devant lui, Lincoln grimaça légèrement, ses sourcils prenant un air soucieux, tandis qu'il rassemblait le courage nécessaire pour reprendre la parole.

« Alors comme ça... tu es... tu es libre, à présent ? » hasarda enfin Lincoln.

Lincoln regretta immédiatement ces paroles maladroites. Lukas n'avait pas été en prison, mais en hôpital, parce qu'on l'avait pris pour un fou. Ce n'était pas un criminel. Il ne devait pas le traiter comme tous les autres l'avaient fait. Mais ils ne pouvaient pas éviter indéfiniment le sujet, il en avait bien conscience.
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