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 | | Sujet: Apprenez-nous l'amour et le détachement. Apprenez-nous à rester en repos. - (Neal) Mar 28 Juil - 23:54 | |
|  Neal Emerich CooperSon esprit était semblable à une maison où tout le monde se disputait et où l’on se battait même dans le hall d’entrée. ⊹ ⊹ ⊹ ⊹ ⊹ ⊹  Histoire
« T'as vu Neal récemment ?
- Qui ça ?
- Cooper. Le gamin à la coupe de cheveux dégueulasse.
- Ah ouais. Nan. Enfin, il doit encore être à mater le ciel.
- Il me fait flipper.
- M'en parle pas. »
J'ai beau les écouter, je crois qu'ils ne savent que je suis là. Jonas et Carl ne sont pas mes préférés. Ils passent leur temps à tirer les cheveux des filles ou à lancer des boulettes de papier dans la classe. Ils font beaucoup de bruits et sont vulgaires, si bien qu'un jour, j'ai eu beau leur expliquer, tout ce que j'ai eu en retour c'est un coup de poing sur le nez. J'ai appris à me cacher d'eux. Les poteaux sont épais dans la cour, et il y a beaucoup de buissons. C'est une grande école, et je m'y perd souvent, mais au moins je peux l'explorer et trouver de nouveaux recoins.
Ils s'en vont. Je ne sais pas ce qu'ils partent faire, mais c'est ainsi. Alors, je pars « mater le ciel », comme ils disent. En vérité, je ne mate rien, j'explore. Allongé par terre, c'est plus facile pour compter les nuages.
J'ai eu quatorze ans hier et July m'a fait mon gâteau préféré. Depuis que Maman n'est plus là, c'est avec elle que je passe le plus de temps. Ça fait une semaine, et j'espère qu'elle reviendra vite. La maison de notre oncle est grande, elle aussi. Un peu trop. Je préférais notre appartement dans le quartier de Saint-George.
July ne veut pas me dire pourquoi Maman est partie. Moi, j'ai peur qu'elle soit allée dans les étoiles sans moi. Quand j'étais petit, c'est là qu'elle m'a dit que Papa était allé. Et qu'un jour elle m'y emmènerait aussi et que July resterait toute seule pour veiller sur notre maison. Mais nous n'avons plus de maison. On a pas le droit d'y retourner. On vit chez Linford, le frère de Papa. Lui aussi, il est bizarre, mais gentil. Il m'a dit que Juliet ressemblait beaucoup à mon père mais je ne me souviens pas de son visage. Il est parti la veille de mes quatre ans. C'est tout ce que je sais de lui, car Maman n'en parlait jamais. Maman est une fée, elle le dit elle-même, et une fée ne trahit pas les secrets.
July non plus ne trahit pas les secrets. Je crois qu'elle a un peu peur des étoiles.
Là, elle en cours de maths et ça l'ennuie. Elle n'aime pas ça et je l'aide souvent.
Je devrais y être aussi mais le professeur ne me remarque pas.
Alors j'attends et je compte les nuages.
***
« C'est encore Neal qui a fini major de la promo cette année.
- Il passe son temps à bosser, faut dire.
- Tu crois qu'un jour on le verra aux soirées ?
- Faut pas rêver. Il est gentil mais plus fermé qu'une huître.
- C'est dommage, il est mignon... »
Je ne les écoute pas. Je n'ai pas le temps. Je dois travailler.
L'année prochaine est la dernière et si je veux un bon stage, je dois à nouveau être le meilleur.
Il faut que j'écrive.
Que j'oublie un instant le reste et que mon cerveau ne fasse corps qu'avec ma main.
Ces filles sont ennuyantes, de toutes manières. Elles ne font que jacasser et ne pensent qu'aux nouvelles chaussures qu'elles prévoient d'acheter. Je ne sais pas pourquoi elles sont ici.
Toutes les filles ne sont pas comme July. July qui est ailleurs, July qui m'a laissé grandir seul après la fin du lycée. J'aurais aimé que nous suivions la même voie tout les deux, puisque nous sommes frères et sœurs jumeaux. Mais elle a préféré l'aspect juridique et veut devenir avocate. Je suis heureux si elle l'est. Et il semblerait qu'elle le soit.
Parfois, lorsqu'elle vient me voir, elle me demande si je pense toujours à ce qu'il s'est passé dans notre enfance. Je lui répond que je ne m'en souviens pas et son regard devient trouble. Mais c'est la vérité. Pour moi, tout ça, ce n'est qu'un énième conte de notre mère. Sans doute vrai, mais que je ne réussis pas à comprendre.
Ce que j'ai compris, en revanche, c'est que l'on m'a beaucoup menti. Les hommes de l'hôpital m'ont certifié qu'Antje Cooper n'était pas une fée mais qu'elle souffrait d'un syndrome beaucoup plus grave suite au suicide de son mari.
Au début, je n'ai pas voulu les croire. Je crois que je ne les croit toujours pas. Si pour eux, si pour July, tout ça a du sens, il n'en est rien pour moi.
Antje Cooper restait toujours avec moi. Elle ne me laissait pas voir les autres et m'apprenait les directives d'une réalité peuplés d'êtres fantastiques. Elle me consolait quand j'avais peur, me rendait la vie plus simple. La vie d'un enfant fragile choyé par sa mère, c'était ainsi que je voyais les choses. Mais il faut croire que le reste du monde n'y voyait là que de l'abus, un comportement castrateur et des tentatives malsaines. Peut-être ai-je oublié ce qu'elle a pu me faire. Peut-être était-elle une sorcière. Peut-être suis-je en déni.
Je n'en sais rien, mais je l'aime toujours. Tout comme j'aime July. Tout comme j'aime écrire, et ce métier auquel je veux me vouer.
Si les choses restaient aussi simple que l'amour, sans doute n'aurais-je pas autant de vague à l'âme.
J'ai vingt-quatre ans demain. Et j'ai toujours l'impression que le monde tourne trop vite.
Mais pour l'instant, je dois travailler. Et m'absoudre.
***
« Les enfants, va falloir qu'on cause. »
C'est Piotr Spaneck qui a pris la parole. Un fils d'immigrés russes à la tête du journal dans lequel je suis engagé depuis maintenant trois ans. C'est un bon bougre. Le type même à manger ses cigarettes et à retrousser ses chemises jusqu'aux coudes. On est un peu comme sa famille, qu'il nous dit. Une famille qu'il paie pour rapporter des scoops mais une famille tout de même. Je crois que nous n'en avons pas la même définition.
Pourtant, j'aime ce magazine. Je l'aime énormément. Les gens de Strangely Beyond croient à ma propre réalité, et rien que pour ça, j'ai vraiment envie d'y rester cette fois.
« Il se passerait des trucs au Danemark. Un petit bled nommé Aarhus dans lequel on a rapporté pas mal d'agressions suspectes. D'ordre pas vraiment humaines, si vous voyez ce que je veux dire. »
Ils ont tous les yeux qui brillent, la gorge sèche. Ou alors c'est juste moi. Mes mains tremblent sous la table de la salle de réunion, s'accrochent à mes genoux couvert d'un vieux jean râpé. Je fixe Piotr et boit ses paroles.
« Il me faut des bons sur ce coup. Je pensais à Livingstone et Prescott, il faudrait partir au maximum en début de semaine prochaine, et... quoi ? »
Livingstone et Prescott n'ont pas l'air ravis. Ils baissent le menton et se frotte l'arrière de la tête. La gêne se lit à travers leurs traits et je crois que je sais pourquoi.
« On peut pas, Piotr. On est débordés. On a pas fini de couvrir nos derniers articles sur le vol suspicieux de pigeons en forme de croix gammée au-dessus du stade de football. »
Piotr et ses deux employés se disputent. Mon patron semble au bord de la crise de nerfs et il sut plus que d'habitude. Ses joues rouges sont sur le point d'exploser, comme sa veine temporale. Je la fixe, incapable de m'en défaire.
« Et qui j'envoie à Aarhus maintenant, hein !? »
Et puis, tout devient clair. Limpide et évident.
Aarhus.
Aarhus est ma chance. Pas celle de Livingstone, ni de Prescott.
Aarhus sonne et résonne contre mon cœur.
« Moi. » Ils se tournent tous, bouche bée. C'est peut-être la première fois en trois ans que le petit Cooper prend des initiatives. Ils ne l'ont jamais vu se lever ainsi en plein milieu d'un discours de Spaneck, ses yeux rivés dans les sien, plus déterminé que jamais. Spaneck est aussi surpris que les autres, sa veine temporale dégonfle lentement tandis que ses yeux bleus glacés semblent se réchauffer.
« T'es sûr, Neal ? C'est plutôt loin, et ce sera pas une enquête simple, alors si tu veux-
- Non. Non, je veux y aller. Je veux absolument le faire. S'il vous plait. Je peux même partir aujourd'hui.
- … Bon, ben... Puisque personne ne se dévoue à part toi, je te file le bébé. »
Je ne peux pas être plus heureux. Je ne sais pas de quel bébé il parle, mais j'ai l'affaire. Et j'ai enfin l'occasion de briller un peu. Et de me plonger ailleurs. Aarhus abrite sans doute de fabuleux trésors. Des lutins. Des licornes. Et sans doute bien d'autres choses que je ne connais pas encore.
Un petit point au creux d'une mappemonde, et je m'envole vers lui.
J'espère que July me comprendra.
Je lui ramènerai de quoi croire en moi.
De l'autre côté de l'écran On me connaît sous le pseudonyme Syato, j'ai 21 ans et j'ai connu le forum grâce à Sveinounet ♥. Je suis disponible 5 jours sur 7 environ, bien que cela varie.
Mon avatar représente Hugh Dancy. ⊹ ⊹ ⊹ ⊹ ⊹ ⊹
Dernière édition par Neal Cooper le Mer 29 Juil - 23:11, édité 5 fois |
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| | Sujet: Re: Apprenez-nous l'amour et le détachement. Apprenez-nous à rester en repos. - (Neal) Mer 29 Juil - 0:06 | |
| Un nouveau duo de choc, j'ai hâte de voir ce que vous nous réservez tous les deux.  Bienvenue.  |
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| | Sujet: Re: Apprenez-nous l'amour et le détachement. Apprenez-nous à rester en repos. - (Neal) Mer 29 Juil - 11:30 | |
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| | Sujet: Re: Apprenez-nous l'amour et le détachement. Apprenez-nous à rester en repos. - (Neal) Mer 29 Juil - 13:16 | |
| Merci à tous pour l'accueil !  Je sens que je vais bien me plaire parmi vous... Et ouais en effet, ce n'est pas deux mais trois illuminés qui vous rejoignent en même temps, préparez-vous !  Je pense finir ma fiche dans la journée ! |
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| | Sujet: Re: Apprenez-nous l'amour et le détachement. Apprenez-nous à rester en repos. - (Neal) Mer 29 Juil - 14:53 | |
| Hugh Dancy + le pseudo bienvenuuuuuue trop hâte de découvrir le trio de choc ! |
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| | Sujet: Re: Apprenez-nous l'amour et le détachement. Apprenez-nous à rester en repos. - (Neal) Mer 29 Juil - 20:03 | |
| Merci beaucoup ! RobertCarlyleomgomgjesrukiffe. |
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| | Sujet: Re: Apprenez-nous l'amour et le détachement. Apprenez-nous à rester en repos. - (Neal) Mer 29 Juil - 21:33 | |
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| | Sujet: Re: Apprenez-nous l'amour et le détachement. Apprenez-nous à rester en repos. - (Neal) Mer 29 Juil - 21:40 | |
| Han fabuleux, merci beaucoup pour les compliments et la validation ! Omg j'espère que vous ne comptez pas trop sur Neal, vu le profil du bonhomme il ira plus souvent parcourir les plaines à dos de Berserkers loups qu'autre chose  ! Oui je parle de toi Svein |
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| | Sujet: Re: Apprenez-nous l'amour et le détachement. Apprenez-nous à rester en repos. - (Neal) | |
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