Histoire

Je suis la deuxième à être victime de la malédiction dans ma famille, le premier c'était mon cousin, qui a été tué. Mes parents ont été prévenus, et se sont débarrassés de moi le plus vite possible, ne voulant pas d'une source de problèmes dans leur petite vie idyllique. Ils s'étaient renseignés, et avaient tranchés très vite quand à mon sort. Je serais élevée dans la famille, mais ils ne voulaient pas de moi, pas de problème de lycan ou d'histoire à tomber par terre. Eux, voulaient une vie banale et sereine, une vie d'humains anglais éloignés de tous problème, voulant vivre jusqu'à leurs 90 ans sans craintes ni soucis. Une fois que je serais sortie de leur vie, ils ne voudraient plus entendre parler de moi. Cela fut vite résolu,avant mes deux mois.

J'ai atterri chez une tante éloignée au Danemark, lors de mes deux petits mois insignifiants. qui ne fréquentaient pas mes parents, heureusement je dois dire, quel choc  cela aurait été de les rencontrer après qu'ils m'aient abandonné. J'ai grandi sereinement, dans l'ignorance de ce que j'étais et d'où je provenais; à vrai dire, je me doutais bien de quelque chose, mais je n'avais pas envie de remettre tout ma vie et mon petit monde difficilement construit en question, je n'en avais pas besoin, j'étais heureuse. Ma grande tante pourrait avoir l'âge de ma grand-mère, mais nous étions proches. C'est le soir de mes 16 ans qu'elle a décidé de me parler de ma famille, de mes parents. J'ai étais blessée, vexée, mais pas plus que ça. Pour moi, ce
n'étaient pas mes parents, ils ne l'avaient jamais été. Je n'en ai pas voulu à ma tante de m'avoir tout caché, j'ai encaissé.

Mais on en est venues au sujet dont je ne me serais jamais doutée le moins du monde. Je n'ai pas voulu y croire, non , non. Pourtant, l'air de ma tante , très sérieux, me fit fortement douter. Je ne savais plus bien où j'en étais.Mais elle m'a dit de ne plus y penser pour le moment, que le temps viendrait où elle me donnerait toutes les explications possibles. Elle voulait me préserver un maximum de cette malédiction.

Ma tante a toujours eu le goût du risque malgré son âge. Et elle est décédée alors qu'elle était en expédition d'escalade. Plus assez d'oxygène, plus assez de force, elle n'a pas tenu. Je n'étais pas avec elle dans ses derniers instants, et je venais de souffler mes 18 bougies. J'ai ressenti à ce moment un énorme choc, comme un volcan éteint depuis 18 ans, qui exploserait d'un coup. Je me suis noyée dans le chagrin, car désormais j'étais seule, et sans explications sur le monstre que j'étais potentiellement.
C'est alors que ce cher doppelgänger est entré dans ma vie, pour ma première transformation, j'étais seule, ne sachant rien, et j'ai du tout découvrir sur le moment.

Cette première transformation a eu lieu une nuit de pleine lune, je ne me souviens plus exactement quand, cela remonte à environ 6-7 mois et je ne veux pas le moins du monde m'en souvenir. J'étais seule, sans ma tante, et j'ai alors souffert le martyre pendant environ trente minutes. Dans ma cave, enfermée, je me roulais par terre de douleur, hurlant sans cesse, souffrant. Quand j'essayais de me relever, une force m'écrasait, j'avais l'impression qu'on me frappait le crâne, que quelqu'un m'hurlait dessus; je criais "arrêtez!" à je ne sais qui, dans le vide, cela fut bien évidemment vain. Quand je fus transformée,ce fut le noir le plus complet.

Quand je me suis réveillée, le matin, je n'avais pas la force de me soulever, du sang séchait sur mes mains, ma bouche, mon cou. J'ai eu peur, un sentiment d'horreur grandissant au plus profond de moi. J'ai hurlé, pleuré seule, puis j'ai compris que ça ne servait à rien, et je me suis lavée, lavant avec le sang tous mes sentiments et mes émotions pour me protéger de l'extérieur; les nuits de pleine lune sont devenues mon pire cauchemar.

J'ai commencé à m'éloigner des autres, devenant solitaire et silencieuse. Je me suis mise à envier et à haïr les humains à cause de leur banalité qui les rendaient si normaux, paisibles. Pour penser à autre chose, j'ai étudié, j'ai fait du sport, et de la photographie, l'art qui passionnait tant ma tante et que j'aimais beaucoup. Je me suis fait une petite réputation de photographe, et je travaille actuellement avec une journaliste, qui s'aventure souvent en terrain dangereux. L'adrénaline, c'est une drogue pour moi et je m'en sers au quotidien pour me rappeler à quel point la mort peut être proche de nous.