Capture le moment présent et ne l'oublie pas. ft Pietra

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In the Forest, Feat Pietra

Je rôde dans la forêt depuis l'aube. La nuit , synonyme de toutes mes souffrances et mes malheurs vient de s'achever, dans le plus parfait des silences. Je marche depuis un moment pour venir dans ce recoin. Puis, quand j'y suis enfin, je ne bouge plus , sors mon appareil photo et m'allonge dans l'herbe. Le timide soleil se lève et poursuis sa course folle d'une journée vers l'horizon et le ciel marbré d'une teinte rose. L'herbe est fraîche, et je m'y sens en sécurité comme jamais. Des rayons commencent à percer à travers le feuillage des arbres, imposants et majestueux, plus puissants que jamais à cette heure. Alors je fais ce que je rêve de faire et capture ces instants uniques, pour les immortaliser et les garder avec moi. Je capte d'abord le soleil à travers les puissants feuillages, puis je porte mon attention sur tout et n'importe quoi.

Une goutte d'eau tout fraîche illuminé par les rayons du soleil levant, qui repose sur une feuille. Un oiseau qui chante et se pose sur une branche. Un écureuil, insouciant, qui saute de branche en branche gaiement, sans jamais s'arrêter. Tout ce que capte mon attention, je le capture à travers mon objet magique, l'appareil photo que je tiens entre mes mains.

Ici, rares sont les personnes qui viennent et cela me réconforte. Les gens ont peur, des rumeurs circulent un peu partout quand à des monstres, des attaques d'animaux sauvages. Mais tout cela, c'est en partie à cause de moi. Qui sait ce que j'ai tué lors de ces nuits? Personne ne le sait, je n'en suis pas moi-même consciente, tout m'échappe, seul le sang sur mes mains reste là le matin pour témoigner de ce que je suis, que je suis une erreur de la nature. Pour résumer, dans ce recoin éloigné, je ne crois personne, et c'est mieux comme ça.

A force de réfléchir, je me dis sans arrêt: "et si j'ai tué un proche de la personne qui marche sur le trottoir d'en face?","et si j'ai dévoré le frère de cette fille?". Tant de questions qui se bousculent dans ma tête. J'ai envie de crier pour tout arrêter, mais je ne peux pas. Alors je vis avec, et je photographie des choses, pour avoir des souvenirs, me souvenir de ce que je fais lorsque j'ai à peu près toute ma lucidité.

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Ce matin, elle était "de repos", ce qui était assez drôle vu qu'elle devait, tout de même, avoir son téléphone avec elle vingt quatre heures sur vingt quatre. Si jamais l'un de ses associés n'était pas sûr sur un détail ou un autre, si l'un de leur fournisseurs ne voulait parler qu'à elle, même en repos, elle devait continuer à faire tourner la boutique. Bref, son travail la suivait partout où elle allait, ce stress la suivait toujours, partout. Depuis le début de cette aventure, Pietra avait instaurer un "weekend" pour se "ressourcer", c'était bon pour tous les employés mais ça valait surtout pour elle. Andersen ne pouvait pas juste disparaître que lors les nuits de pleine lune, cela pouvait éveiller bien des esprits et des soupçons. Bien entendu, ces deux fameux jours pouvaient tomber dans la semaine et parfois, elle devait prévenir. La pleine lune allait bientôt tomber, elle le sentait au plus profond d'elle-même. C'était comme une bombe à retardement, le tic tac résonnait dans ses oreilles et ces dernières rougissaient en connaissant la signification.

Cela faisait bien longtemps qu'elle avait eu sa première transformation, de ce fait, maintenant cela se passait plus vite, moins douloureusement. Elle n'aimait pas sentir ses membres s'allongeaient. Comme désarticulée. C'était comme si une autre personne choisissait notre destin, comme si une force supérieur jouait à la marionnette avec elle. C'était bien une horreur mais telle était sa vie.

Ce matin-là, elle était partie dans la forêt pour trouver un bon endroit où se positionner pour être le plus loin d'un premier point habité par les humains. Malgré ça Pietra savait bien qu'elle irait mâchouiller un humain avant de retrouver sa forme humaine. Ici, dans cet endroit calme et paisible, elle laissait son instinct animal prendre un peu plus part d'elle. Le fait de se laisser aller à ses instincts lui faisait tellement de bien. C'était relaxant, donc elle se plaisait à y marcher pieds nus, à marcher plus vite que la normale, entre la marche et la course. Ses pieds caressaient cette mousse, ces écorces d'arbres, ces petites rides de bois qui bosselaient le sol. Un léger sourire fendait ses lèvres et laissait apparaître ses belles dents blanches. La nature, la vie, la vraie, ce petit bonheur, simple et paisible. Quelque chose qui était bien trop beau pour être vrai, un instant bien trop bon pour être vrai, pour durer.

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Je prends en ces derniers instants magiques du lever de soleil plein de clichés, sans interruption. Bien sur, j'ai étudié la position précise que je dois adopter, tout est bon, rien d'irréfléchi , mais je ne m'arrête pas, pour la simple et bonne raison qu'il faut que je pense à autre chose qu'à cette nuit, qui se rapproche à grands pas. Cette nuit l'horreur recommence, comme à chaque pleine lune de toute façon. Cette nuit, c'est reparti. Cela fait maintenant un an que je me transforme, je n'arrive à m'habituer et chaque transformation est atroce. Mais reste cependant moins atroce que celle de la fois d'avant. Quand bien même je ne souffrirais plus autant, je ne pourrais cesser de penser que je suis un horrible monstre. Je souffle, autant ne pas penser, j'aurais bien assez de temps ce soir, à compter les minutes qu'il me reste avant la torture.

Alors que je médite, je ressens d'abord un picotement bizarre, une impression étrange. Je la refoule dans un premier temps. L'appréhension, me dis-je. Mais c'est différent car dès que je me coupe de cette sensation, elle revient, plus insistante. Avec effroi, je me rends compte que c'est encore dû à ce que je suis. *Mais qu'ai-je encore?* Je ne peux le dire. Mais quelques secondes après, j'entends des pas approcher. Je me suis rendu compte que mon ouïe est très fine. Comme personne n'a jamais eu le temps de me parler en détail de ce que je suis, j'en déduis que cette particularité est propre aux lycans.

Je me décale de sorte à ne pas être vue, craignant de tomber sur quelqu'un d'étrange, car en temps normal, on ne reçoit pas de picotements à l'approche d'une personne. J'aperçois finalement une jeune femme, qui marche, heureuse. Elle doit profiter, c'est sur, de son temps libre en forêt. Si seulement elle savait ce qu'on peut y trouver... Mais bien sur qu'elle doit le savoir, il y a quelque chose de louche avec ces picotements et cette sensation. Vite, je la prends furtivement en photo, au cas où. Puis je fais mine de retourner à mes clichés, l'air de rien, m'effaçant du reste du monde discrète et réservée, comme à mon habitude.

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Capture le moment présent

Lily W.& Pietra A.

Pietra avait l'habitude d'aller dans les bois, c'était comme une nouvelle maison. Depuis qu'elle avait eut son problème physique, elle se cachait ici, au fin fond de la ville, au plus loin des appétissants humains pour être sûre de faire le moins de mort possible. Cette sensation de mort, de donneur de mort était plus qu'éprouvante. Elle était une faucheuse, maîtresse de la mort et de vie. Si son instinct animal et dévorant épargnait les autres, s'était uniquement pour manger quelqu'un d'autre. C'est sa part cachée qui faisait le beau ou le mauvais temps. Reine de la mort, certaines personnes au monde serait tellement heureux d'avoir sa particularité et ça Pietra ne le comprenait pas. Elle n'éprouvait rien de bon, elle n'avait pas d'estime pour elle-même, elle se haïssait du plus profond de son être, comme tous les autres êtres torturés.

Cependant, même lorsqu'elle était sous sa forme humaine, elle était tiraillée par ses reflexes lupins. Elle avait des sentiments totalement contradictoires. Et lorsqu'elle marcha, elle sentit un regard sur elle. Comme la fois précédente, était-ce encore une de ses personnes qui les chassaient? C'était des murmures, mais elle savait qu'ils étaient fondés, il y avait des tueurs de loups et il était simple de les tuer. Ils étaient solitaires, ne voulant pas blesser le monde, ils s'isolaient et ils en était de ce fait plus vulnérable. L'Andersen regarda alors de tous les côtés pour examiner ce qu'il se passait. C'était une jeune femme, une louve. Pietra en était sûre, car lorsqu'elle posa son regard sur la jeune femme, elle avait eut ses petits picotements qu'elle ressentait lorsqu'elle était avec son frère.

Ne sachant réellement pourquoi, Pietra s'approcha de cette jeune demoiselle, cette brunette qui semblait un peu perdue. "Excuse-moi…" Pietra vint poser son regard dans celui de la jeune femme de façon qu'elle voulait douce. Un vieux souvenir lui revint en mémoire, lors de cette première transformation, elle avait ces mêmes cernes. Ces traces de fatigue, de questionnement, ces traces des "je ne veux point tuer cette nuit". C'était étrange, mais elle se reconnaissait dans ses yeux, dans son attitude. "Tu ne m'as pas prise en photo par hasard?" C'était une drôle de sensation qu'elle avait, comme toujours. Elle détestait rencontrer une personne comme elle, le tiraillement qu'elle ressentait au fin fond de son ventre s'accumuler aux autres sentiments qu'elle éprouvait tous plus mauvais les uns que les autres, la rendait comme nauséeuse. "Je ne vais pas te bouffer, tu peux me répondre… Enfin ne reste pas dans les parages ce soir…" Un large sourire fendit ses lèvres, délivrant alors ses belles dents blanches bientôt maculées de sang.

(c) elephant song.

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*Bravo Lily, vraiment, bravo...* pensais-je. Elle m'avait repéré, était venue me voir. Cependant, sa voix se fait douce. Elle s'excuse, dans un premier temps. Puis, naturellement , me demande si je ne l'ai pas prise en photo. Je ne vais pas lui mentir, quelque chose me dit que de toute façon, ça n'avancerait à rien de mentir. Je dis, brièvement, sans m'étaler comme d'habitude, avec la même timidité extrême qu'au quotidien: "si, je suis désolée je... j'ai eu une sorte de sentiment étrange lorsque vous n'étiez même pas encore dans mon champ de vision. Je, je pensais faire des recherches plus tard en fait, mais je l'efface encore désolée."

Je baisse les yeux, et supprime la photo. Elle ne m'aurait rien apprit de toute façon. Je suis extrêmement gênée, timide et confuse. "ne reste pas dans les parages ce soir…" j'entends soudain cette phrase et subitement, je relève ma tête vers elle, en sursautant. Elle sourit avec ses dents toutes blanches et je comprends d'où venait ce sentiment étrange. Elle aussi. Elle doit en savoir plus que moi, il faut que je l'interroge, absolument.

"Je sais ce que vous êtes, et vous savez assurément ce que je suis; s'il vous plaît, parlez moi un peu de ça, de ce que l'on est. Ma vieille tante qui m'a élevé est morte en m'ayant juste dit un an avatn que j'allais devenir un lycan, et qu'il y avait également deux autres créatures, des vampyrs et des berserkers. Je n'en sais pas plus, si ce n'est ce que j'ai vécu, toutes ses transformations douloureuses, ce sang sur les mains à mon réveil, je voudrais vraiment en savoir un peu plus, sur l'univers dans lequel on vit." Ma voix était presque suppliante, j'avais peur car cette nuit allait vite approcher, mais j'avais bien l'intention d'apprendre des choses sur ma véritable nature.