I love you for the way you look when you lie to me [Stellan & Aksel]

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I love you for the way you look when you lie to me

Cela faisait maintenant trois mois qu'Aksel vivait avec Stellan... Il avait encore parfois du mal a le cerner. Il avait encore du mal à cerner plein de choses d'ailleurs. Il venait d'une famille aisée, mais Stellan, il devait venir d'une famille noble vu la baraque qu'il avait... le grand brun avait été choqué de voir que celui-ci avait une piscine, un jacuzzi et des pièces qui servaient pour un billard ou ce genre de choses... Bref, c'était une putain de baraque, autre chose que l'appartement moisi où il avait vécu avant son enlèvement. Avant d'être mort pour sa famille. Il se demandait s'ils avaient été triste... Enfin, ils s'étaient surement consoler en se disant que ce n'était pas grave que ce soit Aksel qui disparaisse... Ils auraient surement très mal vécu la mort de leur aîné, mais celle du cadet... Ils étaient surement passés à autre chose depuis longtemps. Enfin bref, Aksel vivait une vie de palace depuis qu'il était devenu un monstre et que Stellan l'avait sauvé... Il lui devait tout... Sans lui, il serait encore dans cette cave comme un animal en cage à ne rien comprendre à ce qu'il lui arrivait. Pensait à ce qu'il était lui donnait envie de sang... Il faisait encore jours, il ne pouvait pas sortir chasser... Alors, le brun préféra essayer de penser à autre chose.

Du coup, il traînait sans but réel dans l'immense maison jusqu'à tomber sur une chambre qu'il n'avait jamais visitée avant... Une chambre de fille... Il se posa plein de questions en voyant les jouets qui n'avaient pas été bougé depuis un moment visiblement... la poussière s'accumulait, il passa le doigt sur un meuble et visiblement, le ménage n'avait pas été fait depuis longtemps. Personne ne semblait venir ici... En fait, c'était terriblement triste comme endroit, c'était comme figé dans le temps... Hum, Aksel se dit qu'il n'avait rien à faire ici et qu'il était préférable qu'il sorte. Ce qu'il s'apprêtait à faire quand son regard se posa sur des tableaux rangés dans un coin... Il ne put s'empêcher de les attraper pour regarder... C'était vraiment différent de ce que peignait Stellan... Est-ce que c'était lui qui avait fait ces paysages ? C'était super jolie... Mais il s'arrêta plus longtemps sur le portrait d'une petite fille, une blonde qui avait des airs de famille avec Stellan... le blond parlait peu de ces choses-là. Aksel se demandait s'il s'agissait d'une personne proche de son mentor et amant... Est-ce qu'elle était celle qui avait vécu dans cette chambre ? Il avait fait un trait sur sa famille lui aussi... Il remit les tableaux à leur place et quitta la pièce, en prenant bien soin de la fermer, il resta d'ailleurs quelques secondes la main posée sur la poignée... Il se sentait mal d'être entré...

Finalement, il descendit jusqu'à l'atelier de Stellan où il se posa dans un coin pour observer le blond pendant qu'il travaillait. Il était tellement beau... Aksel se demandait comment sa chance avait-elle pu changer de la sorte. Bien-sûr, être un monstre sanguinaire n'était pas une partie de plaisir, il avait cette soif qui le hantait, il était bien plus émotif qu'avant (même s'il l'était déjà pas mal de base) et il ne pouvait plus voir le soleil, seules les lumières artificielles et celle de la lune éclairait son quotidien... ça lui manquait, le soleil, la chaleur de ses rayonnements sur sa peau, la lumière du jour... Mais il avait Stellan, c'était devenu son nouveau soleil... Son touché réchauffait sa peau et les cheveux blonds de celui-ci lui rappelaient la couleur qu'on attribuait à l'astre solaire. Bref, il le regardait et il revoyait le visage dessiné sur la peinture... Il se mordilla la lèvre avant de prendre la parole. « Elle appartient à qui la chambre au premier ? Celle avec les jouets de fille... Et les tableaux, c'est toi qui les a peints ? Je les aies trouvés très joli... Même si j'y connais rien en art. » Il afficha quand même un petit sourire... Pourtant, il était en train de se dire que ce n'était surement pas une bonne idée d'avouer qu'il avait été dans cette pièce, mais il ne pouvait pas garder les choses pour lui, Aksel parlait trop et souvent.

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Depuis sa transformation, Stellan dormait peu. Sans doute que tout cela était lié aux souvenirs qui le hantaient. Il ne supportait pas de revoir ce moment en boucle. Ce moment où sa famille s'était éteinte et lui aussi. Mais les images revenaient sans cesse. C'était impossible d'oublier. Il aurait aimer que quelqu'un puisse lui faire oublier. Il serait enfin en paix. Seulement ça n'arrêtait jamais. C'était pour cela qu'il passait le plus clair de son temps à la cave, dans son atelier. Peindre, c'était son point de repère. Son ancrage, son seul point de réalité. Il peignait les horreurs qui le hantait. Et cela plaisait au monde entier. Ironique, non ?

Il entendit Aksel arriver. Son atelier était silencieux la plupart du temps alors, entendre ses pas n'avait rien de surhumain. Mais il ne détacha pas son regard de la toile. Des corps torturés comme souvent. Il ne savait pas ce qui pouvait plaire là-dedans. Ce monde était tordu. Son art se répandait dans le monde alors qu'il n'était qu'insanité et vice. Cette société appréciait ce qui la rongeait. C'était absurde. Il savait son talent, mais parfois, cela le dépassait un peu. Cet engouement avait définitivement un goût de pure folie. Sa folie, celle du monde, un peu des deux. Il appliquait son pinceau sans douceur sur la toile. Son art n'était jamais que violence. Mais il se stoppa en entendant les questions de son amant. De son protégé. De sa plus belle création. Ses doigts se serrèrent sur son pinceau. Sa main tremblait. Alors il avait fini par aller dans la chambre de Klara. Il ne lui avait pas interdit. Il s'était dit qu'une interdiction ne ferait qu'attiser sa curiosité. Alors il n'avait rien dit. Mais C'était inévitable. Le bois fin du pinceau cassa entre ses doigts. Il ne pensait pas le serrer si fort. Il se baissa pour ramasser le morceau qui était tombé, toujours silencieux. Devait-il lui répondre ? Lui dire la vérité ? En dire un morceau entraînerait tout le reste. Il n'avait pas envie de sa pitié. Et son passé l'attirerait vers ce sentiment indubitablement. Il posa le cadavre du pinceau sur la table, s'appuyant sur elle, tête baissée.

« Cette maison n'appartient qu'à moi. Cette chambre n'y fait pas exception. Je ne vois pas en quoi les détails pourraient t'aider. »lâcha-t-il finalement en préparant un mélange de couleurs.

Il ferma les yeux avec un soupir. Pourquoi fallait-il que même Aksel se mette à lui rappeler ça ? C'était si compliqué qu'ils restent coupés de leurs passés respectifs ? Bien sûr, il l'avait cherché en restant dans cette maison. Mais il n'arrivait pas à partir. Il n'avait jamais réussi à retourner vivre à Stockholm. Il n'arrivait pas.

« Ces toiles ne sont pas jolies. Elles sont fades. Le crétin qui les a peint n'avait rien vécu. Il gâchait son talent. On ne peint rien de bon quand on est heureux. Et ce connard avait été heureux toute sa putain de vie. »reprit-il d'une voix basse, dont le calme était relatif, la colère pointait dans ses intonations glaciales.

Sa main balaya finalement rageusement tout ce qu'il y avait sur la table. Son poing frappa le bois. A s'en faire mal. Pourquoi se souvenait-il de tout cela ? Pourquoi n'arrivait-il pas à détruire toutes ces toiles ? Pourquoi ? Il avait réussi à faire vider la chambre de ses parents, enlever tout ce qui les rappelait à lui. Mais Klara, il n'avait pas pu. Il ne pourrait jamais. Elle avait toujours été son trésor. Elle n'aurait jamais dû mourir. Un sanglot secoua ses épaules. Aksel ne devait pas le voir comme ça. Ce n'était pas digne.

« J'ai répondu à tes questions, non ? Tu veux bien me laisser maintenant ? »murmura-t-il presque suppliant.

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Merde... Il avait fait une connerie... Aksel regarda le pinceau tomber au sol et la réponse du blond était agressive. Il l'observait de son regard vert et désolé... visiblement, il avait manqué une occasion de fermer sa gueule. Ceci dit fronça les sourcils en entendant Stellan critiquer ses peintures, il comprit qu'il dénigrait son lui du passé... Un sursaut alors que le blond avait tout jeté et que son poing avait heurté violement la table. Il lui demandait de partir maintenant ? Il ne t'entendait pas vraiment de cette oreille. Il se leva et se dirigea vers Stellan. « Moi je les trouve belles les toiles de ce crétin, t'as pas de droit d'être aussi méchant avec lui... Ce n'est pas un crime le bonheur. » Il serra les poings en s'arrêtant à quelques pas de lui. Il n'avait jamais eu l'impression d'être heureux... Du moins pas avant que sa vie prenne un tournant à trois cents soixante degrés. Avec Stellan, il était assez souvent heureux... Il y avait bien sûr le fait d'être un monstre qui parasitait ça, mais le blond lui permettait de faire face. Et pour la première fois, il avait le sentiment de vraiment compter pour quelqu'un. Et l'artiste comptait pour lui... Il était peut-être stupide de l'aimer autant... Il pouvait obéir à la moindre de ses requêtes, il aurait pu lui demander le pire, il l'aurait fait pour lui. Mais il ne voulait pas partir alors que son amant soit triste... Okay, c'était de sa faute... Il aurait dû faire preuve d'un peu plus de tact, mais il n'était pas vraiment doué dans ce domaine, là où il excellait, c'était pour faire des gaffes.

« Je te demande pardon, je me suis douté que c'était pas une bonne idée de rester dans cette pièce, mais j'ai vu les tableaux et... voilà quoi. Si tu ne veux pas me parler de ton passé, c'est okay... j'aurais juste aimé rencontrer ce crétin... ou que tu peignes comme lui... Moins triste, plus heureux... Et... et je dis toujours ce qu'il me passe par la tête, je sais que c'est pas bien, mais je veux pas sortir juste parce que j'ai encore dis une connerie. Je veux pas que tu restes tout seul dans cet état... Ou alors c'est juste moi qui veux pas rester tout seul après t'avoir mis dans cet état... ou les deux. J'en sais rien... J'ai fait une bêtise et... je veux la réparer... » Il s'arrêta et pris une grande bouffée d'oxygène parce qu'il avait tracé en bredouillant ses paroles. Il était vraiment désolé et trop spontané pour jouer la comédie, Stellan devait le savoir... En tout cas, il espérait que le blond accepterait ses excuses... Il devait avoir un air de chien battu à ce moment précis... quel con il était en même temps... il n'avait que ce qu'il méritait sans doute. Ce n'était pas pour rien qu'on disait que la curiosité était un vilain défaut. Dans ce cas précis, il comprenait bien pourquoi. En même temps, il aurait aimé en savoir plus sur Stellan, le connaitre par cœur... Mais pas à son insu. Du coup, il restait simplement planté en face de Stellan en priant intérieurement de n'avoir pas envenimé la situation... Sauf que sa spontanéité pouvait se retourner contre lui...

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Raaah. Pourquoi se sentait-il obligé d'être aussi niais ? Il les trouvait belles ? Tant mieux, il était bien le seul. Ces toiles n'avaient jamais plu à d'autres que lui et sa famille. Trop conformes. Trop attendues. Manquant de personnalité. Il aurait voulu en manquer toute sa vie. Mieux valait être un mauvais peintre heureux, non ? Mais il était devenu brillant. Sept ans ne suffisait pourtant pas à cicatriser les plaies du passé. Il se tourna vers lui. Pourquoi ne partait-il pas ? Depuis quand n'obéissait-il pas à ses requêtes ? Oubliait-il qu'il n'était là que parce qu'il le voulait bien ? Un soupir énervé passa les lèvres du blond dont le visage fermé ne laissait plus vraiment transparaître d'émotions. Un masque figé dans une demi-colère, sourcils légèrement froncés, mâchoire crispée.

« Très bien alors nous allons sortir tous les deux. » répondit-il froidement.

Il avança et attrapa son bras pour l'entraîner à sa suite vers l'escalier. Il monta vite les marches sans se soucier de savoir s'il ne serrait pas un peu trop fort le bras de son amant. A vrai dire, il ne songeait pas à grand chose. Il était surtout en colère. Triste. Captif de ses démons qu'on rappelait à lui. Il essuya ses joues, effaçant tout signe extérieur de faiblesse.

« Tu veux rencontrer ce crétin ? Très bien, je vais te raconter toute son histoire. Tu ne seras pas déçu du voyage, je te le garantis. » lâcha-t-il en marchant.

Il traversa un long couloir et arriva dans une pièce dont les meubles avaient été recouverts de draps, l'endroit étant partiellement vidé. C'était un salon. Stellan lâcha le bras de son amant. Le blond retira les draps des meubles. Une table et quelques chaises ainsi qu'un fauteuil. C'était ce qui restait. Le bois était abîmé par dans éclats de balles. Il n'avait jamais fait jeter ces meubles. Encore des chaînes qu'il n'arrivait pas à briser. Il poussa le fauteuil vers son amant et l'invita à s'asseoir.

« Cela faisait quelquex mois que la famille Lindström s'était installée ici. Linström père et mère étaient à la tête d'une grande entreprise pharmaceutique. Leur rêve était de trouver un traitement plus efficace, plus doux et moins cher pour traiter les cas les plus graves de cancer. C'était l’œuvre de toute leur vie. » Il marqua une pause, s'adossant à la table. « Ils avaient deux enfants. L'aîné se prenait pour un artiste. Il avait été diplômé du Konstfak l'année passée. Tous ses professeurs étaient unanimes pour dire qu'il savait maîtriser la technique comme personne, mais il n'arrivait pas à lui insuffler ce qui le démarquerait des autres. Alors, il était venu rejoindre ses parents, par facilité, parce que de toutes façons, aux yeux de sa famille, il était le nouveau Van Gogh. La cadette, Klara, était très différente. Elle rayonnait de vie. Elle était intelligente. Vraiment. Elle avait de l'avance pour son âge et un talent pour les mathématiques. Sans doute qu'elle aurait pu devenir une grande chercheuse. Mais... »

Il fit quelques pas dans la pièce, se passant ses mains sur le visage. Les images revenaient si forte. Si nettes. Si violentes. Il désigna la porte d'un geste théâtral.

« Un homme est rentré par cette porte le jour de Noël. Il avait un pistolet et un fusil. Il criait que les Lindström avaient tué sa femme avec leur foutues expériences. Alors, il a braqué le fusil sur les enfants Lindström assis sur ce fauteuil. L'aîné a essayé de protéger sa sœur. Il l'a serré contre lui. Mais une balle se logea dans son cerveau brillant à la petite Klara. Puis ce fut le tour de leurs parents. Et l'homme s'est suicidé. Là où je me tiens. »

Son regard emplit de tristesse et de colère se posa sur Aksel.

« Ce crétin est mort le jour où sa sœur est morte dans ses bras, alors que lui n'avait que des blessures graves. Je ne serai jamais plus comme lui. Désolé de te décevoir. J'espère que cela t'éclaires. Tu aurais sans doute mieux fait de me laisser seul, Aksel. »

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La pression de la main de Stellan autour de son bras, ça ne lui faisait pas mal, mais il avait l'impression d'être un gosse qui avait fait une bêtise. Une impression justifiée et surtout aidée par le fait qu'il se faisait souvent engueuler lorsqu'il était petit... Cette façon de l'attraper et de le mettre face à ses conneries... Aksel ne bronchait pas. Il n'avait jamais bronché lorsqu'il se faisait engueuler... c'était sa solution pour se faire oublier... Et elle marchait à l'époque. Il était toujours oublié au profit de son frère. Il se sentait con d'avoir fait pleurer Stellan, c'était bien la dernière chose qu'il voulait. Ils arrivèrent finalement dans une pièce où les meubles étaient recouverts de draps blancs que le blond retirait... Il l'invita ensuite à s'asseoir sur un fauteuil, Aksel obéit sagement. Et Stellan raconta son histoire... Le brun se mordilla la lèvre inférieure... Pourquoi est-ce qu'une famille unie avait été détruite alors que la sienne était encore en vie ? Ce n'était pas juste. Enfin, sa famille était unie, à trois. Aksel n'était qu'un vilain petit canard qui n'avait jamais compris ce qu'il venait faire dans cette famille... Sûrement parce qu'il fallait quelqu'un sur qui passer ses nerfs. Il n'était pas battu, mais il n'avait jamais été vraiment aimé. Il avait beau être de nature spontanée et bavarde, là, il ne trouvait rien à dire, les lèvres entrouvertes comme s'il voulait essayer, mais aucun mot de sortait. Il n'avait jamais été si désolé de toute sa vie. Pourquoi est-ce qu'il était incapable de se taire lorsque c'était nécessaire ? Pourquoi est-ce qu'il avait fallu qu'il fouille dans un endroit où il n'aurait jamais dû mettre les pieds. Ce qu'il avait, c'était irréversible... Et si... Et si Stellan se mettait à le haïr pour ça ? Il préférait encore aller prendre un bain de soleil que d'être détesté par la seule personne qui avait de l'importance à ses yeux.

Il baissa finalement la tête, les yeux baissés vers ses mains posées sur ses jambes... « Je... » Il se racla la gorge car sa voix partait en couilles à cause de l'émotion. « Je regrette tellement... Je suis tellement désolé. » Lâcha-t-il avant de se lever d'un bond pour aller prendre Stellan dans ses bras. Il s'en voulait comme ce n'était pas permis et se stresse lui donnait terriblement soif de sang, mais cette soif n'était rien comparée à ses remords... Il aurait voulu remonter le temps, dire à son lui du passé de ne pas entrer dans cette pièce, de ne pas questionner Stellan sur son histoire... C'était impossible... Il allait devoir réparer sa connerie et ce n'était pas le genre qu'on pouvait réparer facilement. Ce n'était pas juste, il aurait bien échangé la vie de sa famille contre celle de Stellan... Mais il ne l'aurait jamais connu... Car c'était surement à cause de ça qu'il était devenu un vampyr et selon l'artiste c'était aussi ce qui lui avait donné son inspiration... Du coup, sans ce meurtre, il n'aurait jamais exposé, ils ne se seraient jamais rencontrés et Aksel serait peut-être en train de pourrir dans une cave séquestré par un type chelou... Dans le fond, ce n'était pas important, si ce n'était pas Stellan qui le sauvait dans cette version alternative de leur histoire, alors autant rester enfermé pour toujours... Il ne voulait pas d'une vie alternative pour lui, il ne voulait que Stellan et il avait peur que celui-ci le foute à la porte... Il avait peur de le perdre, de le faire souffrir, il avait peur de perdre la meilleure chose qui lui était arrivée dans sa vie de merde... Enfin c'était relatif, il devait surement s'estimer heureux par rapport au blond... Mais c'était difficile étant donné qu'il haïssait tellement sa famille lui.

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Si Stellan n'avait pas appris à se contrôler, probablement qu'en cet instant, il aurait perdu le contrôle. Il sentait la part sombre en lui qui ne demandait qu'à exploser. L'envie de sang. De mort. A défaut de pouvoir se venger, ne pouvait-il pas répandre la même douleur ? C'était égoïste, mais à quoi bon s'en priver ? Il serra les poings, son regard posé sur son amant. Il était bien moins bavard qu'à son habitude. C'était cruel, mais Stellan était bien content de l'avoir fait taire. De lui avoir fait comprendre que cette fois, il aurait mieux fait de ravaler ses questions et rester un petit animal docile. Le blond restait immobile. Il ne voulait pas l'aider à quoi que ce soit. Il avait voulu savoir, il savait, il devait assumer sa curiosité maintenant. Stellan fronça un peu les sourcils à son excuse. Il n'aimait pas ce genre d'excuses. Comme si les regrets servaient.

Il ne bougea pas plus en sentant le corps d'Aksel se presser contre le sien. Après quelques secondes d'hésitation, il referma finalement ses bras sur son corps fin. Fragile. Pourquoi n'arrivait-il pas à lui en vouloir ? Pourquoi lui pardonner était si simple ? C'était invraisemblable. Mais il n'y pouvait rien. C'était son enfant, il ne pouvait pas lui en vouloir. C'était mieux qu'il sache. Maintenant, ils pourraient vivre sans secret non nécessaires. Ses mains caressèrent son dos, doucement. Puis, il recula un peu, prenant doucement son visage entre ses doigts. Son regard se posa dans le sien. Il y lisait de la tristesse, du regret, mais pas de pitié. C'était surprenant. En revanche, il ne tarda pas à discerner un pointe blanche entre ses lèvres, ses pouces glissèrent sur ses joues et relevèrent doucement sa lèvre supérieure.

« Calme-toi, Aksel. Tu es en train de perdre le contrôle. »souffla-t-il doucement. « Tu devais savoir tout ça. Mais calme-toi. Garde le contrôle sur cette chose en toi. Ne la laisse pas te submerger. Rien ne doit te faire perdre le contrôle. Je n'ai aucune importance. Ni mon passé. Ce qui compte, c'est ton contrôle. »

Sans doute que Stellan serait devenu fou. Du moins, plus encore, si son élève se transformait définitivement en monstre. Son défunt mentor lui avait expliqué ce qui arrivait lorsque l'un d'eux laissait trop parler la bête en lui et, il ne pouvait supporter l'idée de perdre sa création. Il devait rester à ses côtés. Ensemble jusqu'à leur mort. C'était pour cela qu'il l'avait choisi. Le destin avait voulu que seul Aksel devienne son élève. Il y en avait pourtant eu d'autres avant, mais c'était lui qui était resté.

« Calme-toi. Je suis là. Tout ira bien maintenant. Suis-moi. » murmura-t-il en allant prendre sa main.

Il l'attira doucement à sa suite. Ils avancèrent plus lentement dans les couloirs, et finalement, ils s'arrêtèrent dans la cuisine. Il lâcha doucement sa main, et attrapa une poche de sang dans un frigidaire spécifique, cadenassé. On est jamais trop prudent. Certains domestiques avaient tendance à être trop curieux. Il versa le liquide obtenu par corruption dans deux verres. Il en tendit un à son amant.

« On perd le plaisir de la chasse, mais cela calmera ta faim. On sortira quand le jour sera tombé. »

Il voulait juste préserver son amant. Lui, il aurait pu tenir jusqu'au soir. Même si les émotions rendait sa part sombre plus instable, difficile à canaliser.

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L'étreinte de Stellan était agréable... Même si dans ses conditions, il n'était pas forcement très apaisé... d'ailleurs, il n'avait pas senti ses crocs... ces putains de crocs qui lui rappelaient qu'il était un monstre. Le ton calme du blond le ramena à la réalité... Est-ce que ça voulait dire qu'il n'était plus en colère ? Du moins, plus autant ? Aksel était encore fâché contre lui-même en tout cas. Il tiqua lorsque Stellan affirma qu'il n'avait aucune importance. C'était faux. Il était bien plus important que son contrôle, car s'il n'était plus là, le brun perdrait définitivement le contrôle. Et ça, ce n'était pas une supposition, mais un fait. Ainsi, le blond attrapa sa main tandis qu'il essayait de se calmer comme il le lui avait demandé... Il était trop émotif, beaucoup trop depuis qu'il était devenu un buveur de sang... Il s'était laissé guider par le blond sans broncher, la tête baissée et son esprit focalisé sur des choses plus agréables que sa soif, il se concentrait sur le contact de la main de son mentor, sur des images plus intimes aussi. Lorsqu'il l'avait rencontré pour la première fois, il avait commencé à penser beaucoup à lui, puis il avait été séquestré et en le retrouvant, on pouvait dire qu'il était devenu monomaniaque... Psychologiquement, le diagnostique n'était pas compliqué à tirer.

Quoi qu'il en soit, Stellan leur avait servi un verre de sang... C'était assez glauque, mais maintenant, ce liquide carmin était devenu vital. « Merci. » Il ne fit pas de manière et vida son verre assez vite... Bon, il n'était pas vraiment rassasié, mais au moins, il avait eu ce que son corps et son esprit lui réclamait tellement, il pouvait passer à autre chose. Même s'il ne décolérait pas vraiment pour sa bourde. Il était clair que Stellan ne voulait pas parler de ça, il avait vu l'état dans lequel ça l'avait mis... Promis, il ne poserait plus jamais de questions sur le passé du blond. Il se contenterait de leur présent, c'était largement suffisant et ce n'était que maintenant qu'il s'en rendait compte. « Comment est-ce que je peux me faire pardonner ? Je t'aiderais à ranger ton atelier d'ailleurs... » Lâcha-t-il sur un ton désolé... Il n'avait pas fini de l'être après cette monstrueuse connerie. Et en même temps, paradoxalement, il fallait qu'il évite de l'être trop pour ne pas rappeler à Stellan ce terrible événement. Il inspira une grosse bouffé d'air pour se changer les idées avant de reprendre de façon plus optimiste et enthousiaste. « On ira chasser cette nuit ? Oh on pourra faire un tour dans la piscine après, enfin pas trop vite parce qu'il parait qu'il ne faut pas se baigner après avoir mangé... J'ai jamais compris pourquoi d'ailleurs... Mais j'ai jamais eu vraiment l'occasion de me baigner souvent du coup, ça n'a jamais été un problème. » Il espérait que changer de sujet changerais aussi les idées de Stellan, il lui avait déjà fait assez de mal comme ça, du coup, il fallait qu'il répare ses bêtises. Il n'y était pour rien sur la famille de son mentor était morte, mais il pouvait au moins essayer de lui éviter d'y penser, du moins, pas trop souvent.